PR et chikungunya

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optimiste
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PR et chikungunya

Message par optimiste »

Extrait du JIM

CHIK exotique et polyarthrite rhumatoïde
Publié le 30/08/2009 Imprimer l'article Envoyer à un confrère Réagir à l'article Enregistrer dans ma bibliothèque Reduire Agrandir

Le chikungunya, est une maladie infectieuse tropicale, due à un arbovirus, transmise par des moustiques du genre Aedes.

Entre 2005 et 2006, près de 1,5 millions de personnes (300 000 sur l’île de la Réunion) ont eu le chikungunya. Seulement 6 % de ces cas ont été asymptomatiques. Les symptômes principaux regroupent fièvre, céphalées, conjonctivite, éruption cutanée, polyarthromyalgies. Les symptômes articulaires vont de simples arthralgies à une polyarthrite symétrique.

L’évolution est habituellement bénigne mais une douleur et une raideur articulaire peuvent persister.

Deux équipes francaises ( Montpellier et Saint Pierre de la Réunion) rapportent une série de 21 malades dont l’évolution s’est faite vers une authentique polyarthrite rhumatoïde (PR) après une infection par le virus chikungunya. Ils avaient en effet des antécédents de chikungunya, avec sérologie positive et une polyarthrite persistante qui remplissait les critères ACR de PR.

Pour 18 malades (85,7 %) la polyarthrite était symétrique. Le délai moyen entre l’infection virale et le diagnostic de PR était de 10 mois.

Douze patients (57 %) avaient un facteur rhumatoïde, 6 (28 %) des anti CCP 2 (anticorps antipeptide citrique citrulliné).
Les radiographies des mains et des pieds étaient normales chez seulement 9 malades au départ puis chez seulement 4, après 12 mois de suivi.

Les malades ont reçu un DMARD (disease modifying antirheumatic drug) : 19 ont été traités par méthotrexate. Parmi eux, 4 non répondeurs ont reçu de l’étanercept (n=3) ou de l’adalimumab (1) avec succès. Une corticothérapie orale a été administrée à 15 malades.

Des polyarthralgies ou une polyarthrite persistante ont été rapportée chez 10 à 20 % des malades après une fièvre chikungunya. L’apparition d’une authentique PR destructrice a été peu souvent signalée. Le diagnostic de PR peut, comme ces cas en témoignent, être fait plusieurs mois après l’infection. Ce délai diagnostique peut s’expliquer par la difficulté à distinguer des arthralgies persistantes de l’infection virale d’une PR. Le profil immunologique peut aider.

Il faut souligner la gravité des cas rapportés puisque seulement 4 malades, après un an de suivi, avaient des radiographies normales et que 4 patients ont nécessité une biothérapie.

Ces différentes observations posent à nouveau la question du rôle d’une infection virale dans le déclenchement d’une polyarthrite rhumatoïde.


Dr Juliette Lasoudris Laloux

Bouquillars E, Combe B : Rheumatoid arthritis after chikungunya fever : a prospective study of 21 cases. Ann Rheum Dis. 2009; 68: 1505-6.

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