Je suis tombé sur cette discussion par hasard, un peu ancienne mais elle peut servir alors je commente
Anonyme a écrit :
- On ne peut pas comparer la digestibilité d'une viande faisandée à celle d'une viande crue! C'est la même chose que pour les légumes fermentés. C'est très différent d'un légume cru.
Les eskimos mangeaient une large majorité de viande et poisson crus. Typiquement : Beaucoup de poisson gelé (on se demande pourquoi
) donc non faisandé. Le mets de choix : poisson
très faisandé (on pourrait dire "pourri"), en petite quantité. Et un seul repas cuit de viande ou poisson bouilli par jour. Ils n'avaient aucun problème de cancer ni pancréatite.
Anonyme a écrit :
- Tous les paléontologues s'accordent à dire que l'évolution du cerveau de l'homme a fait un bon en avant COLOSSAL lors de l'apparition du feu. Cela ne signifie pas que le lien de causalité soit parfaitement direct mais montre bien que la cuisson n'est pas anodine et probablement bénéfique.
Il n'y a pas de consensus, ce n'est pas un argument suffisant. Il a fallu
précédemment un bond colossal
pour maitriser le feu, et ce développement cérébral prérequis néssecite une consommation de viande accrue, en effet. Donc crue, soit dit en passant.
Plus récemment on a montré que les protéines animales étaient en fait légèrement plus digestes crues que cuites.
Ensuite, il y a le grand nombre d'expériences, qui ont sans doute plus de poids que l'avis de quelques experts quand ils ne sont pas d'accord entre eux !
- L'expérience millénaire des inuits.
- L'expérience des personnes qui suivent le régime Paléolithique : large comsommation de viandes et poissons sans cuisson.
http://www.rawpaleodiet.com/anti-raw-bi ... -debunked/
- Divers médecins comme le Dr Mercola soutiennent la superiorité sans équivoque du cru sur le cuit.
http://articles.mercola.com/sites/direc ... fault.aspx
- L'expérience d'Aajonus Vanderplanitz qui soigne ses patients avec un régime
100% cru composé massivement de protéines et graisses animales, et légumes en faible quantité. Les résultats sont apparemment spectaculaires.
http://www.drbass.com/aajonus.html
Anonyme a écrit :
- Il est maintenant clairement démontré qu'un grand nombre de produit nécessite une cuisson pour être absorbé par notre tube digestif. En premier lieu les légumineuses qui possèdent des inhibiteurs de protéase pour se protéger des prédateurs dans la nature et qui ne sont détruite qu'à la cuisson. Et ensuite toutes les protéines animales dont l'organisation spatiale après cuisson augmente fortement leur absorption et supprime les éventuels facteurs anti-nutritionnels. Ainsi la cuisson du blanc d'œuf fait passer la digestibilité des protéiens de 50 à 98% et élimine aussi un facteur anti-vitaminique B8.
En fait la cuisson n'est nécessaire que pour consommer les céréales, légumineuses et certains légumes racines en grande quantité. Mais ces aliments sont-ils nécessaires à notre alimentation ? Absolument pas. Ce sont des aliments de
survie que l'homme à été bien heureux de pouvoir exploiter plutot que de mourir de faim, mais ce ne sont pas des aliments convenant à son organisme pour sa santé optimale, car il n'a pas eu le temps de s'adapter génétiquement à leur consommation régulière. Il n'est pas étonnant qu'ils puissent etre à l'origine de nombreux problèmes de santé.
En passant, cette histoire d'avidine (le facteur anti-vitaminique B8) contenue dans le blanc d'oeuf est presque grotesque. La vitamine B8 est produite en quantité par nos bactéries intestinales. A moins de consommer des oeufs crus massivement à chaque repas, il n'y a aucun risque de carence. Il s'agit de consommer en meme temps le jaune, évidemment, car c'est le plus riche en nutriments à tous points de vues (meme ses graisses et son cholestérol ne sont pas néfastes, bien au contraire), et très riche en B8.
Ici on cite qu'il faudrait consommer 24 oeufs crus par jour pour avoir un risque de carence...
Quant au taux de digestibilité des proteines du blanc d'oeuf :
Ah, la quete du "toujours plus". Oui mais dans quelles conditions ? La question du cru devient presque philosophique !
Anonyme a écrit :
Mais il est vrai que la cuisson a aussi ses revers. Les graisses cuites sont indigestes, ce qui explique que les viandes grasses cuites se digèrent moins bien que les viandes maigres. Par ailleurs les protéines trop cuites augmentent la formation de radicaux libres dans le corps humain comme les produits de la glycation. Ceci explique l'intérêt de ne pas faire griller.
Eh oui, c'est le fond du problème :
Ce qu'apporte la cuisson (quelques minéraux, proteines et glucides en plus mais aussi molécules toxiques (
AGE : Advanced Glycation End-products), etc.)
vaut-il ce qu'elle supprime (
toutes les enzymes, des vitamines, des acides gras qui sont oxydés, etc.)
Je cite cette réponse de G-C Burger sur un forum, père de l'instincto-nutrition - qui a d'ailleurs fortement inspiré Seignalet, mais c'est une autre histoire...
G-C. Burger a écrit :
Vous citez l'article suivant, qui condense en effet tout le discours diététique qui rampe dans les esprits :
Manger cuit permet d’accéder à des nutriments qui ne sont assimilables que cuits comme les protéines animales et végétales, nécessaires à une bonne oxygénation du sang. Elles participent aux renouvellement quotidien de la peau, des ongles, des cheveux et des tissus musculaires; à la défense de l’organisme contre les maladies et et à son fonctionnement. In-dis-pen-sa-bles!
Examinons la logique de ce discours :
Qu'est-ce qui prouve que le fait d'accéder à des nutriments qui ne sont assimilables que cuits soit forcément une bonne chose ? Il se peut justement qu'il vaille mieux ne pas y accéder, sachant que l'organisme s'est mis au point en fonction des nutriments qui étaient accessibles via les mécanismes digestifs. Ces derniers peuvent jouer le rôle de filtre, ne laissant passer que les éléments utiles au métabolisme et sans danger sur le plan immunitaire (par exemple pas allergènes).
A contrario, les aliments cuits contiennent des MNO [ Molécules Non Originelles ] qui ne se dégradent pas forcement, et qui peuvent jouer un rôle néfaste au niveau des mécanismes biologiques (comme le montre le cas des AGE).
Cette première affirmation de votre article pourrait être vraie s'il était démontré que les protéines inassimilables sans cuisson sont utiles à la santé, et que les MNO ne lui sont pas nuisibles. Or, ni l'une ni l'autre de ces démonstrations n'ont été faites ni par voie expérimentale (ce qui exigerait un groupe de contrôle instincto ou au moins crudivore), ni par voie épidémiologique. Elles ne pourront peut-être jamais être faites vu le nombre incalculable de MNO différentes générées pas les recettes de cuisine.
Idem pour les glucides complexes ou sucres lents qui nous rechargent en énergie.
Mêmes remarques. Ce raisonnement présuppose qu'il serait démontré que l'équilibre énergétique est meilleur avec des glucides dégradés par la cuisson. Pour cela, il faudrait comparer avec ce qui se produit lorsqu'on trouve les glucides dans les aliments naturels (fruits, miel) et pas dans les céréales.
Il est en effet vraisemblable que nous ne pourrions pas vivre avec des céréales crues. Si l'on n'a que des céréales pour tout potage, mieux vaut les cuire que de mourir de faim. Seulement voilà : l'homme n'est pas forcément fait pour vivre de céréales. On voit donc que tout ce raisonnement est caduc. Il est en fait relatif à une tradition culinaire et agricole dans laquelle les céréales sont l'une des principales sources de glucides.
Les caroténoïdes s’assimilent mieux lorsque l’aliment a été un peu cuit. Or, ils luttent contre la dégénérescence cellulaire.
L'effet des vitamines A et de leurs précurseurs dépend beaucoup de la forme sous laquelle ils sont absorbés. Les expériences faites sur l'administration des antioxydants en comprimés ont donné des résultats peu convaincants, même négatifs. Les absorber après passage à la casserole n'est pas forcément identique à leur consommation à partir des aliments intacts.
Par ailleurs, la cuisson adoucissant les fibres en facilite la digestion.
Il est vrai que si l'on n'avait plus que des fibres pour toute nourriture, mieux vaudrait les "adoucir" par un moyen quelconque pour réussir à les digérer. Or, il se trouve que la quantité de fibres dans l'alimentation courante est insuffisante. Il est donc stupide d'en favoriser la digestion, sachant qu'elles sont indispensables pour la régulation du système digestif.
Le raisonnement que je propose est tout de même plus logique : si nous sommes adaptés génétiquement à l'apport de fibres que garantissaient les aliments originels, on comprend qu'il faille en ajouter aux aliments courants qui en sont démunis. De plus, la plupart des fibres de type cellulosique résistent aux températures de cuisson. On peut dire que cet article est à côté de la plaque (chauffante) !
On recommande la cuisson pour les enfants en bas-âge, les femmes enceintes et les personnes âgées dont le système digestif est plus fragile.
On la recommande, mais on ne sait pas s'il faut vraiment la recommander. Aucune expérience comparative avec une alimentation crue n'a été faite pour justifier cette recommandation. La déduction (ou plutôt l'induction) est faite à partir de notions de diététique et de biochimie appliquées de manière parfaitement arbitraire, sur la base de raisonnements qui dérogent à la simple logique.
Conclusion, il faut manger cuit!
Bel exemple de pseudo-science !
On retrouve un peu les mêmes arguments dans la diététique chinoise avec le feu digestif
Possible que tout cela ne soit que l'héritage d'un culte du feu auquel se seraient livrés nos ancêtres, et que l'on retrouve dans les vieilles religions de l'ère sumérienne
C'est à se demander ce qui est le plus néfaste :
- cru : ne permet pas d'accéder à certains aliments soit-disant indispensables à court terme
- cuit : fabrique AGE, acrylamide et autres furanes qui sont toxiques pour l'organisme à long terme.
Question pertinente ! La prémisse crue repose toutefois sur des extrapolations qu'aucune expérience sérieuse n'est venue démontrer (du moins je n'en connais pas). La pratique instincto [ 100% cru sous forme naturelle, guidé par l'instinct alimentaire ] laisse apparaître exactement le contraire : aucun problème énergétique à court terme ni carentiel à long terme, facile à vérifier par soi-même.
Je veux bien manger cru, mais est ce que ça couvre bien tout les besoins de l'organisme ?
Je n'ai jamais observé ni eu vent de carences chez les personnes pratiquant l'instincto dans les règles (tirées de l'observation de l'animal dans la nature). Mais il ne faut pas confondre l'instinctonutrition, qui assure l'équilibre nutritionnel par l'action des sens, avec le crudivorisme qui déjoue l'action des sens par le biais de recettes et d'altération des saveurs.
source : http://www.zetetique.fr/index.php/forum ... 0&start=10