Questions d'attention

[cocotte]

Question(s) d'attention...

[g]1 / "J'ai le sentiment de ne retenir un nom que lorsque je l'ai vu écrit, voire quand je l'ai écrit moi-même, est-ce un manque d'attention ? "[/g]

Cela signifie probablement que votre façon de retenir est plus liée au visuel qu'à l'auditif. Voir un nom écrit mobilise plus votre mémoire que l'entendre seulement.
Il est important de bien se connaître pour s'appuyer sur les points forts de notre mémoire. On peut aussi se rendre attentif à développer le point le plus faible pour l'entretenir. Par exemple essayer de retenir de mémoire le nom que l'on vient d'entendre en le répétant plusieurs fois à mi-voix. L'enfant que nous voyons sur cette image essaie de se rappeler la leçon qu'il doit réciter. Surtout qu'il n'oublie pas de relever la tête et de vérifier qu'il a bien mis "en mémoire" ce qu'il essaie d'apprendre.
Et, si vous êtes enseignant ou que vous présentez des exposés ou des conférences, pensez aux personnes dans votre auditoire qui ne tireront profit de votre exposé, que s'ils peuvent joindre le visuel à l'auditif. Que vos tableaux alors soient lisibles par tous, même de loin !


[g]2 / "Est-ce que notre capacité d'attention change au cours de la vie" ?[/g]

Si nous avons été toute notre vie des "distraits", il y a peu de chance que cela change avec les années. Nous sommes nés distraits et mourrons distraits, c'est notre tempérament.
Avec les années et une bonne hygiène mentale, notre capacité d'attention nous accompagnera toute notre vie.
Elle s'améliorera même peut-être si nous sommes attentifs à écouter ce que disent les autres pour les comprendre et mieux partager.

La sagesse des anciens est d'abord une bonne capacité d'écoute des autres.

Trois changements à repérer :

[g]a )[/g] Plus nous avançons en âge, plus il faut être intéressé pour retenir.

Fini le temps où nous étions des éponges absorbant sans nous en apercevoir toute information passant par là. Maintenant, nous sélectionnons.. Cela nous intéresse ? nous faisons l'effort de retenir.Cela ne nous intéresse pas ? Notre attention s'amenuise et rien ne s'imprime.
Nous sommes tentés de dire que notre mémoire nous lâche.
En fait c'est notre attention qui est trop faible parce que notre intérêt ne la mobilise pas.

[g]b )[/g] Il devient plus difficile avec l'âge de porter son attention sur plusieurs choses en même temps.

Si Napoléon dictait 15 lettres diplomatiques en même temps sans se perdre, si les grands joueurs d'échec maintiennent en mémoire les parcours sinueux de plusieurs tables en même temps, il faut avec l'âge plus d'unité et suivre les choses les unes après les autres.

Dans les conversations de table il est plus difficile de suivre plusieurs conversations en même temps.

[g]c )[/g] Cet effort d'attention nécessite de l'énergie et la réserve avec les années s'épuise plus vite.
Il faut prendre le temps de recharger les batteries : Plutôt que de lire 4 heures d'affilée, nous trouverons beaucoup plus de fruit à lire 4 fois une heure avec un bon temps de pose.


[g]3 / "Je vois beaucoup de films et j'ai beaucoup de mal à les raconter quelques jours plus tard. C'est comme s'ils s'étaient effacés de ma mémoire. Jusqu'à ce qu'une image ressurgisse et fasse petit à petit revenir le reste. Pourtant j'avais éprouvé beaucoup de plaisir à les voir"[/g]

Vous saisissez là le mécanisme de l'oubli en passe de réaliser son œuvre d'effacement. Ce mécanisme se met en route aussitôt revenue la lumière après la fin du film. Il y a eu perception deux heures durant d'une masse d'images, d'informations, d'émotions. Seuls vont surnager quelques éléments.

C'est aussitôt après le film qu'il faut en quelque sorte décider de ce que l'on a vraiment envie de retenir.

Ce que je souhaite conserver de ce film : images, émotions, thème, rôle des personnages, jeux, sons, aventures doit rapidement être soumis à un travail de mise en mémoire pour éviter qu'il ne soit éliminé très rapidement du souvenir.
Pour certains, ce travail de mise en mémoire se fait assez spontanément, sans même qu'ils s'en aperçoivent. Pour d'autres il nécessitera plus d'attention personnelle.
Le mieux est souvent de prendre le temps d'un échange après le film pour voir mentalement les images, revivre les émotions, réécouter les musiques. Et le lendemain tenter de se rappeler ce que l'on souhaite retenir : un visage, un nom, un paysage ?


[g]4 / "Comment faire pour retenir ce qui ne nous intéresse pas" ?[/g]

Il n'y a malheureusement pas d'autre moyen que d'éveiller en nous une forme d'intérêt.

Il faut trouver une façon de rendre intéressant ce que nous devons retenir.

Qu'est-ce que l'on fait avec les enfants lorsqu'on leur promet une récompense s'ils arrivent à bien retenir le contenu d'une leçon particulièrement ennuyeuse? L'intérêt d'une récompense vient au secours de l'inintérêt de la leçon!

Nous n'allons pas nous donner sans cesse des récompenses, mais nous allons orienter notre attention vers quelque chose qui, pour nous, sera une sorte de récompense:

Ex: Si je réussis cet examen, j'ai des chances de pouvoir faire ensuite le métier que j'espère depuis longtemps... Si je retiens les noms de tous mes collaborateurs, quelle facilité ensuite pour les rencontrer de façon plus amicale... Le plaisir escompté d'un échange avec les personnes rencontrées dans mon prochain voyage à l'étranger soutiendra mes efforts pour retenir les verbes irréguliers qui s'entêtent à ne pas vouloir s'imprimer en moi…

Ce n'est pas tant l'attention qui est alors éveillée que le motif lui-même qui nous conduit à cette urgente obligation de l'attention.

L'intérêt s'est ouvert et devient assez fort pour mobiliser l'attention, et donc permettre le jeu libre de la mémoire.
Nous disposons d'une motivation capable de stimuler tout ce qui met en route la mémoire.


[g]5 / "Mes oublis sont bêtes : à peine sorti, je ne sais plus si j'ai bien fermé le gaz avant de partir ; à peine raccroché le téléphone, je ne sais plus pourquoi on m'a téléphoné; à peine rentré chez moi, je ne sais plus où j'ai posé mes clés… Est-ce une panne de mémoire ou un manque d'attention ?"[/g]

Incontestablement , ce n'est pas une panne de mémoire, mais tout simplement une mauvaise utilisation de votre bonne mémoire, assaisonnée sans doute d'un peu d'inattention et d'une bonne dose d'angoisse.

Il y a beaucoup de gestes que nous faisons ainsi sans leur accorder d'attention. Le résultat est que nos gestes ne sont pas forcément mauvais, mais que le souvenir de ces gestes ne se grave pas en nous. Qui se rappelle combien de fois il a changé de vitesse durant son dernier voyage en voiture, ou encore combien de marches ila monté pour aller voir une amie chez elle.. Et pourtant il n'a pas fait d'erreur. C'est uniquement la mémoire immédiate qui a fonctionné. Très sure, mais passagère !
Il suffit d'ajouter une toute petite pincée d'attention à ces gestes, au moment où nous les faisons pour qu'ils se gravent en mémoire.

Au moment de fermer votre gaz, regardez-vous bien faisant le geste, dites-vous tout haut : "je ferme mon gaz".

Le téléphone posé, répétez-vous : on m'a appelé pour me confirmer mon rendez-vous chez le dentiste.

En posant vos clés, toujours au même endroit, donnez de l'attention à votre geste : "je pose mes clés".

N'hésitez pas à parler à haute voix. Votre oreille retiendra mieux.

Vous ne manquez probablement pas de mémoire, mais d'attention. Et sans attention suffisante, pas de mise en mémoire.