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La vision de Cordain de l'alimentation paléolithique est très discutée, et il est probable qu'elle souffre d'un gros biais : la volonté de coller à la mode du "pauvre en lipides" et de ses prétendus bénéfices pour la santé. Comme on se rend compte de plus en plus que cette peur des lipides est injustifiée et même dangereuse pour l'organisme, il serait temps de rectifier certaines allégations qui en ont subi l'influence.Nestor345 a écrit : Deuxième constatation : ils mangeaient aussi moins de graisses que nous, surtout moins de graisses animales, donc d’acides gras saturés. De plus, ils bénéficiaient d’un apport élevé en oméga-3 et d’un rapport oméga-6 / oméga-3 idéal.
=> Principes de base, selon Loren Cordain, professeur à l’université de l’état du Colorado:
Manger les viandes maigres, les poissons et les produits de la mer à volonté
L'alimentation paléolithique n'a pas de raison d’être pauvre en graisse animales. C'est même le contraire, si on fait le bilan sur une année entière - on a tendance à oublier les variations saisonnières. Certes au printemps et en été la viande des animaux sauvages et maigre, mais en automne et au début de l'hiver, les animaux ont fait leur réserves de gras pour passer l'hiver. Et à la différence du gras végétal (impossible à séparer des protéines dans la graine), les parties grasses d'un animal sont facile à séparer pour les consommer en priorité, quitte à rejeter les parties de muscles maigres. Il semble bien que les parties grasses étaient les plus recherchées par nos ancêtres, et donc consommées en grande quantité, au moins de manière saisonnière. Par exemple la moelle osseuse à toujours été recherchée avec beaucoup d'efforts par nos ancêtres (elle composée en majorité de lipides mono-insaturés, puis saturés, et certainement de bien d'autres nutriments exceptionnels) . C'est un argument de plus pour affirmer que l'organisme humain sait parfaitement gérer une grande consommation de graisses (principalement saturées et mono-insaturées), au moins de manière saisonnière (à l'automne, et au début de l'hiver).
Pour la proportion des types de lipides : les lipides saturés et mono-insaturés sont donc à revoir à la hausse, et les lipides poly-insaturés (oméga-6 et oméga-3) à la baisse. Certes leur ratio est parfait dans les graisses d'animaux sauvages (ou qui pâturent), mais la quantité totale d'oméga-3 reste faible dans l'absolu (sauf éventuellement pour les gros consommateurs de poissons, mais ils n'étaient pas légions). Il est donc légitime d'augmenter de manière raisonnable les sources d'omega-3, mais le principal effort pour se rapprocher de l'alimentation paléolithique est de diminuer de manière drastique les sources d'oméga-6. Car les oléagineux disponibles à la cueillette sont vraiment rares dans un biotope sauvage, leur saison est courte et il faut surtout penser à tous les oiseaux et rongeurs qui se seront servis avant les Hommes !