GLA et huile d'onagre
Nestor n'était pas très chaud pour la prise d'huile d'onagre, car outre l'intérêt reconnu pour l'acide gamma-linolénique (GLA), il y a pas mal d'acide linoléique (AL) dans cette huile (...).
Jusqu'à ce que je lise un chapitre dans le livre de Jean-Paul Curtay, référencé : Nutrithérapie.
Ce qui suit est un peut technique, mais je n'ampute pas une partie du texte par respect pour l'auteur.
Le lecteur lambda peut se contenter de lire ce qui est surligné, sans chercher à comprendre le pq du comment ...
Onagre et AGL
Les effets de l’huile d’onagre ne dépendent pas seulement de son contenu en AGL
L’acide linoléique est largement consommé dans les huiles de tournesol, de mais, de pépins de raisins. Malheureusement, il l’est trop souvent sous des formes oxydées ou isomérisées (trans, ndlr) par l’extraction à chaud ou la cuisson ména¬gère. Malheureusement, il l’est trop souvent sans l’accompagnement par des quantités suffisantes de vitamine E capables de prévenir les lipoperoxydations au sein des lipoprotéines plasmatiques ou membranaires.
Par ailleurs, nous savons que la transformation de cet acide linoléique en ses métabolites dépend d’une enzyme-clé, la delta 6 désaturase, or cette enzyme est immature chez le nouveau-né.
La nature fait bien les choses (en tout cas en cette occurrence). Le lait de femme contient le produit de transformation de l’acide linoléique par la delta 6 désaturase, l’acide gamma-linolénique (AGL). Les nouveau-nés nourris au sein sont donc pourvus, encore faut-il que leurs mères ne consomment pas trop de graisses saturées et de graisses cuites qui empêchent chez elles la synthèse du précieux acide gamma-linolénique.
Autour de l’âge de 40 ans, l’activité de la delta 6 désaturase commence à décliner et ce déclin augmente avec l’âge.
Que diriez-vous d’un retour au sein pour vous procurer l’acide gammalinolénique ? Le nombre de candidats serait élevé. Car
l’activité de la delta 6 désaturase est partiellement ou totalement inhibée par les déficits nutritionnels en protéines, en zinc, en vitamine C, en vitamine B6, par les excès en glucose, en alcool, en acides gras saturés, en acides gras isomérisés (trans), lors du stress, d’infections virales, dans les terrains allergiques, dans le diabètes, l’insuffisance hépatique, l’hyperthyroïdie …
Dans toutes ces situations, l’acide gamma-linolénique devient « conditionnellement» essentiel, car il ne peut être synthétisé en quantité suffisante et jouer son rôle au niveau des membranes cellulaires, de la modulation la neurotransmission et du métabolisme des prostanoïdes.
Il devrait donc être apporté par l'alimentation, comme l'acide linoléique
Or il est quasiment inexistant dans les aliments couramment consommés. .
Par ailleurs, au-delà de son essentialité conditionnelle, l'acide gamma-linolénique administré sous forme d'huile d'onagre a montré une action favorable dans la prévention et le traitement de nombreuses pathologies cardiovasculaires, hormonales (syndrome prémenstruel), allergiques, inflammatoires et auto-immunes, comme la sclérose en plaques. D'où l'intérêt nutritionnel, préventif et thérapeutique de son administration.
Les huiles qui contiennent le plus d'acide gamma-linolénique sont une huile extraite de levures (18,9 %), l'huile de bourrache (18,7 %) et l'huile de cassis (18,7 %). l'huile d'onagre n'en contient qu'environ moitié moins (9,1%).
Tableau comparatif des huiles riches en AGL
Huile extraite de levures - Huile de cassis - Huile de bourrache - Huile d’onagre.
AGL (w6) 18.9 % 18.7 % 18.7 % 9.1 %
AL (w6) 10.4 43.9 37.7 74.6
ALA (w3) 0 14.5 4.3 0
AGS 27.1 7.4 13.5 7.3
Acide oléique 40.4 11.6 15.4 9
Acide érucique 0 0 3.5 ! 0
Remarque(s)de Nestor
débit artériel de Thx trop élevé avec huile de cassis.
Trop d’acide érucique pour l'huile de bourrache(max 1).
Bon choix (huile d'onagre), mais contient bcp d’AL: A consommer avec modération ! => 1 càc
Ces valeurs se réfèrent aux huiles particulières utilisées dans une étude comparative, les contenus variant selon les espèces pour chaque type de plante Mais ces valeurs restent représentatives de la moyenne des espèces.
On note la présence d'acide érucique dans l'huile de bourrache, un composé toxique pour le myocarde qui a mené au retrait du marché certaines espèces de colza.
Jenkins et collaborateurs, cités par Horrobin et Manku (Clinical biochemistry of essential fatty acids, in Horrobin, Omega 6 essential fatty acids, Alan, Liss, New York, 1990), ont comparé les effets de ces quatre huiles chez l'animal.
Un rapport prostacycline/thromboxane élevé, reflet à la fois de l'agrégation plaquettaire et de la vasomotricité constitue un facteur déterminant de contrôle des pathologies cardiovasculaires.
Excepté l’huile extraite de levures, toutes les huiles conduisent à un débit artériel élevé de protacycline :
*) Schéma du débit artériel de protacycline (p 597) :
Onagre : < 900 ng/heure
Levure : < 600
Cassis : < 900
Bourrache : < 900
NB : mesuré à travers son métabolite 6-céto PGF1 alpha, d’après Jenkins et coll. 1988.
Mais l’huile de cassis pour des raisons inconnues, mène à un taux de thromboxane potentiellement dangereux.
*
) Schéma du débit artériel de thromboxane (Thx) (p 597) :
Onagre : < 5 ng/heure
Levure : < 5
Cassis : < 25
Bourrache : < 10
NB : D’après Jenkins et coll. 1988.
Les meilleurs rapports prostacycline/thromboxane sont donc apportés par l'huile d'onagre et l'huile de bourrache.
Jenkins et coll. ont constaté par ailleurs avec surprise que le débit artériel ¬de PGE1, une prostaglandine aux effets anti-inflammatoires dérivée de l’acide gamma-linolénique, était augmenté de manière beaucoup plus significative par l'huile d'onagre que par les autres huiles, et ceci malgré le fait que l’huile d'onagre contienne deux fois moins d'acide gamma-linolénique que les autres huiles.
*) Schéma du débit artériel de PG1 :
Onagre : < 15 ng / heure
Cassis : < 7
Bourrache : > 1
Levure : < 1
NB : D’après Jenkins et coll. 1988.
Autrement dit, Il n'est pas possible de prédire les effets d'une huile en se fondant uniquement sur son contenu en un élément. Il est probable que les autres composants du produit jouent un rôle. Par ailleurs, les acides gras ne sont pas présents sous forme libre, mais sous forme de triglycérides. Or un acide gras peut être placé sur les triglycérides en position 1, 2 ou 3. Il a été montré que l'huile d'arachide a un pouvoir athérogène. Si l'on garde exactement la même composition en acides gras, mais que l'on change leur position de manière randomisée sur les triglycérides, l'huile d'arachide perd son pouvoir athérogène.
La quasi totalité des études cliniques réalisées sur les effets de l’acide gamma-linolénique l'ont été avec l'huile d'onagre. Bien que d'autres huiles aient un contenu plus élevé en acide gamma-linolénique, il ne semble pas que l'on puisse s'attendre à ce qu'elles démontrent les mêmes effets que l’huile d’onagre.
Source : Jean-Paul Curtay – Nutrithérapie : Bases scientifiques et pratique médicale. Juin 2008. Editions Testez … (Marco Pietteur) Collection NutriDoc, 4 ème édition, 58 €, 765 pages.
Conclusion de Nestor:
Ok pour une gélule d'huile d'onagre en cas de pathologie inflammatoire (1 à 2 gélules par jour conseillé) (arkogélule onagre par exemple) ou une càc d'huile d'onagre si elle est bien protégée de l'oxydation (...).
Mais je conseille d'attendre un peu (3 à 4 semaines) jusqu'à ce que le niveau global de w6 soit baissé. En outre, créer un effet de déplétion (manque) pdt 2 à 3 jours de toute source de lipide accélèrera le processus d'homéostasie. Si vous devez utiliser de l'huile, utilisez 1 càc d'huile d'olive (elle bloquera les récepteurs endothéliaux habituellement occupés par l'acide arachidonique, AA, habituellement pro-inflammatoire car souvent en excès.
A ce moment vous aurez maitrisé la qualité et la quantité des AGE. 10 g d'AGE dont 2 à 3 g de w3.
Nestor